Travaux-Recherches Appliquées
Quand doit-on faire les traitements ?
On doit intervenir à un moment précis par dégouttement ou par sublimation pour avoir une action efficace. Normalement, si on n’a pas trop de Varroas, le traitement se fait en fin de période d’encagement. Cette période va dépendre du nombre de jours d’encagement.
Voici quatre schémas différents de traitement qui se basent sur des durées d’encagement différentes : 18, 21, 24 ou 28 jours. On y indique les périodes de traitement.
Nouvelle stratégie de lutte contre Varroa par encagement de la reine.
Lors de l’arrivée de Varroa destructor, la lutte a été orientée en priorité vers l’utilisation de substances chimiques. Comme c’était « prévisible », vu le métabolisme de la colonie et la quantité très limitée de molécules utilisables, sont apparues peu à peu les premières résistances. Au fil des années, l’accoutumance s’est développée avec pratiquement tous les produits utilisés. Certains apiculteurs ont choisi l’utilisation de molécules qui ne présentent pas de résidus ou du moins pas d’accumulation de résidus dans les matrices de la ruche (cire, propolis et miel), et cela avec de très bons résultats jusqu’à la moitié des années 2000 : cela consistait en un traitement intermédiaire d’été à base de thymol ou d’acide formique et un « nettoyage » hivernal à base d’acide oxalique.
Tout a bien marché jusqu’en 2004, période à partir de laquelle on a dû multiplier de plus en plus les traitements hivernaux, avec des sublimations d’acide oxalique à moins d’une semaine d’intervalle. On a beaucoup travaillé pour utiliser au mieux les produits à base de thymol ou d’acide formique mais leur efficacité semblait insuffisante. Il faut donc étudier, mettre au point et transposer sur le terrain de nouvelles stratégies de lutte.
Le point sur les connaissances
Une des premières étapes consiste à repartir des données de base qui vont influencer le développement de cet acarien, comme le cycle de développement de l’ouvrière en 21 jours et celui du mâle en 24 jours. Il faut également connaître notre ennemi.
Pour rappel, voici les différentes étapes du cycle du Varroa :
L’acarien femelle pénètre dans une alvéole de 5 jours.
La femelle fondatrice s’immerge dans la nourriture larvaire et se place sous la larve.
Après operculation de l’alvéole, l’acarien se place sur la pré-nymphe et commence à se nourrir.
Les femelles se nourrissent et pondent leurs premiers œufs soixante heures après l’ operculation des cellules; les œufs suivants étant pondus à intervalles de 30 heures.
La ponte va de 2 à 5 œufs et ceux-ci sont déposés sur la larve ou sur la paroi de l’alvéole. Les jeunes acariens se nourrissent du sang de l’abeille. Le mâle va féconder les femelles matures dans l’alvéole.
Les femelles adultes abandonnent l’ alvéole à la naissance de l’abeille. Les mâles et les individus immatures restent et meurent dans l’alvéole.
Les acariens se déplacent en utilisant le contact étroit avec les abeilles.
Les femelles Varroa adultes se nourrissent de l’hémolymphe des abeilles au travers de leur membrane inter-segmentaire.
Lorsqu’on analyse le cycle de vie des Varroas, on constate :
Les mâles ont une la durée de vie est d’environ 7 jours.
Les femelles ont un cycle de vie d’environ 20 jours, dont 6 à 14 jours sur les abeilles adultes et une douzaine sur le couvain.
En saison active, une seule femelle peut ainsi accomplir jusqu’à 10 cycles de ponte. Le développement des Varroas provoque de sérieux dommages auxquels il faut ajouter le stress des abeilles et de la ruche, les pathologies, les pesticides, les affaiblissements, etc.
La figure 1 ci-dessous met en parallèle le cycle des abeilles et celui des varroas.
La figure 2 ci-dessous nous montre l’impact que peut avoir le début de ponte de la reine sur le développement des Varroas.
Technique de lutte
C’est donc un paramètre très important qui est à la base des techniques de lutte utilisant le blocage de ponte des reines. L’efficacité des produits qui travaillent par évaporation est variable. Les produits à base de thymol auront une action qui va dépendre d’une série de paramètres comme la méthode d’utilisation, le dosage, la température lors du traitement, le volume de la ruche, l’humidité relative, le niveau initial d’infestation. Vu tout cela, il est bien difficile de pouvoir certifier que l’efficacité sera suffisante.
Nous avons beaucoup travaillé sur l’acide formique « Amrine » (50 %) en évaporation. Ici aussi, l’efficacité va dépendre de la méthode d’utilisation, du dosage, de la température lors du traitement (attention entre 12°C et 25°C), du volume de la ruche, de l’humidité relative, du niveau initial d’infestation et de la ventilation. Le niveau d’efficacité semble devenir tout aussi incertain.
Les conditions d’utilisation affectent donc fortement les produits utilisés en évaporation. Ils fonctionnent cependant bien en absence de couvain.
Pourquoi ?
On sait qu’en saison, environ 80 % des Varroas sont dans le couvain.
On sait également qu’en absence de couvain, un seul traitement permet de tuer la quasi-totalité des acariens.
De plus, cela permet d’utiliser des substances actives avec peu ou pas de contamination du miel et de la cire.
Enfin, des colonies sans Varroas avant la production des abeilles d’hiver seront saines et fortes pour hiverner.
Comment ?
Plusieurs techniques peuvent être utilisées pour ne plus avoir de couvain operculé dans une ruche. La plus évidente consiste à mettre la reine en cage. On peut également envisager le remplacement de la reine soit par une cellule royale, soit par une jeune reine suivant le protocole correspondant et adapté. Enfin, on peut simplement enlever le couvain operculé.
Donc, si les traitements fonctionnent uniquement en absence de couvain, pourquoi ne pas réaliser cette action mécaniquement ?
Une série de modèles différents ont été mis au point par les apiculteurs ou les professionnels pour mettre la reine en cage. Il faut que la cage permette un bon passage des ouvrières nourrices et qu’il y ait un contact continu et répété avec la reine pour qu’elle puisse diffuser ses phéromones royales dans toute la ruche. Une reine doit pouvoir être entourée de sa cour. Cela permet presque toujours d’éviter la construction de cellules royales. Les cagettes d’introduction classiques en plastique, même en substituant le couvercle par une grille à reine, ne conviennent pas, les échanges avec l’extérieur ne sont pas suffisants.
Attention. Après encagement, il faut toujours vérifier s’il n’y a pas de cellules royales sous la cage, et au moins sur les deux cadres latéraux, les abeilles pouvant transporter des œufs sur de courtes distances.
L’encagement des reines
Avant tout, il faut apporter une grande attention à certains points critiques :
Éviter d’atteindre une population de Varroas excessive (1500 à 2000 Varroas) et donc effectuer l’opération le plus tôt possible.
Éviter de nuire aux récoltes.
Éviter le pillage.
Prévoir des traitements alternatifs si le pillage ne nous permet pas de travailler (traitement à base de thymol ou d’acide formique pour pouvoir attendre un autre moment plus favorable).
Cette opération doit s’effectuer sur toutes les ruches au même moment. Par exemple, au lieu de revenir au rucher, on peut regrouper les colonies dans lesquelles on ne trouve pas la reine à un autre emplacement. Cette opération prend du temps .
Cage Scalvini
Cette cage reprenant un fond de cadre en plastique surmonté d’une grille à reine est placée sur le haut du cadre central.
Séparateurs à membrane verticale
On peut également bloquer la reine sur un ou deux cadres avec une partition verticale munie d’une grille à reine. En cas de bâtisse froide, il faut veiller à fermer le trou de vol au niveau de l’endroit isolé. Elle est pratiquée par un très grand nombre de professionnels en Italie. Le temps passé à cette époque de l’année sera récupéré plus tard en saison.
Cage Var Contrôle
La cage Var Contrôle est une grande cage à reine en plastique de la largeur d’un cadre et présentant une grande surface d’échange (grilles à reine sur les deux faces). On la place au centre de la colonie dans une découpe entre deux fils.
Cage Lega
La cage proposée par Lega est métallique et permet l’encagement d’un cadre entier.
C’est la cage qui est utilisée par certains producteurs de gelée royale.
Quand doit-on faire les traitements ?
On doit intervenir à un moment précis par dégouttement ou par sublimation pour avoir une action efficace. Normalement, si on n’a pas trop de Varroas, le traitement se fait en fin de période d’encagement. Cette période va dépendre du nombre de jours d’encagement.
Voici quatre schémas différents de traitement qui se basent sur des durées d’encagement différentes : 18, 21, 24 ou 28 jours. On y indique les périodes de traitement.
Cadre IAC (dérivé de Baragatti – Mondaini – Rinaldi)
Un cadre de hausse avec une face en contreplaqué, sur laquelle est placée une cire gaufrée et une grille à reine sur l’autre face du cadre. La surface d’encagement varie en fonction de la fantaisie infinie des apiculteurs.
Attention, lors d’infestations très élevées, les Varroas quittent le couvain et parasitent les abeilles adultes pendant une longue période avant qu’on intervienne. On retrouve par chute naturelle sur les langes près de 30 % des Varroas présents dans la ruche. Les deux autres tiers chutent lors du traitement.
Quand doit-on faire les traitements ?
On doit intervenir à un moment précis par dégouttement ou par sublimation pour avoir une action efficace. Normalement, si on n’a pas trop de Varroas, le traitement se fait en fin de période d’encagement. Cette période va dépendre du nombre de jours d’encagement.
Voici quatre schémas différents de traitement qui se basent sur des durées d’encagement différentes : 18, 21, 24 ou 28 jours. On y indique les périodes de traitement.
Le diagramme de traitement est ci-contre
La libération des reines
La libération des reines est également une étape critique. Il faut donc vérifier et accompagner la reprise de la ponte et ne pas hésiter à donner en cas de besoin un nourrissage, avec du sirop et surtout des protéines. Malgré cela, les pertes peuvent être dans certains cas relativement importantes (17 % ). Les pertes de reines semblent surtout enregistrées sur les plus âgées (reines de 2 ans) mais elles peuvent être facilement compensées par de bons nuclei qu’on peut produire lors de cette opération d’encagement. Le dynamisme d’une colonie dont on a libéré la reine est très proche de celui d’un essaim, il y a une grande vitalité.
Comme nous l’avons vu, il y a deux grands types de cages, des petites sans possibilité de ponte et des grandes avec une ponte limitée.
La petite a comme avantage d’être moins coûteuse, de prendre peu de place et d’éviter la ponte ou du moins de la limiter très fortement. Elle nécessite cependant une manipulation plus compliquée, elle semble favoriser le renouvellement des reines plus âgées, et la reprise de ponte est plus lente.
Les grandes quant à elles permettent à la reine de conserver une ponte, ce qui favorise un démarrage rapide. On constate également moins de cellules royales. En sa défaveur, il faut noter la présence de couvain avec des Varroas. Le cadre doit être enlevé de la ruche et on doit gérer le couvain.
Opérations annexes
On peut profiter de l’encagement des reines pour introduire la nouvelle génération. On peut aussi envisager de former des nuclei.
Un premier bilan assez positif
Nous avons mis en application la cagette Scalvini et le cadre IAC. Le cadre de Scalvini nous a posé pas mal de pertes de reines. Le cadre IAC, au contraire, nous a permis de garder toutes nos reines. Pour ce qui est du cadre Scalvini, on a constaté une non-ponte des reines durant leur enfermement. Ceci a conduit à la perte d’un pourcentage des reines lors de leur libération. L’utilisation des cadres Scalvini l’année suivante a donné de bien meilleurs résultats car les cadres étaient cirés, ce qui a entraîné une meilleure ponte des reines. Leur libération s’est effectuée en ouvrant la cagette Scalvini et en y plaçant un bouchon de candi. Dans le cas de leur remplacement, les vieilles reines ont été encagées 24 heures dans une cagette Ilti, fermée. Elles ont alors été remplacées par les nouvelles reines dans les mêmes conditions et libérées au bout de 48 heures. Cette opération a été permise puisque la colonie était exempte de couvain.
Ces opérations doivent être réalisées immédiatement après la dernière miellée afin d’éliminer le maximum de Varroa et de permettre ainsi au nouvelles abeilles naissantes d’être en très bonne santé (abeilles d’hiver). Au niveau du temps de travail , cela ne demande pas beaucoup plus de temps. Il faut simplement une organisation différente.
Notons que l’utilisation du cadre IAC a permis aux reines de se remettre à pondre très rapidement, par opposition aux cagettes Scalvini.
Les abeilles VSH: Notre collaboration avec Arista Bee Research
Arista Bee Research est une nouvelle fondation qui a démarré après un an de préparations intenses et qui se consacrera à l’un des plus grands problèmes de l’abeille européenne – le parasite Varroa destructor.
Après une étude approfondie, plusieurs visites et des discussions approfondies avec les chercheurs, les principaux instituts, les universités et les leaders d’opinion d’Europe et des États-Unis, nous sommes devenus très enthousiastes sur les pistes disponibles et également convaincus de la nécessité de trouver une solution à long terme et durable pour les abeilles. En élevant des abeilles résistantes à Varroa, nous aiderons à garantir la pollinisation d’une manière naturelle.
Nous espérons vous transférer une partie de cet enthousiasme et de ces convictions par l’intermédiaire de notre site web au travers duquel nous tendons la main et nous expliquons à un public aussi large que possible ce que nous pouvons réaliser ensemble pour renforcer la santé des abeilles. Nous espérons ainsi assurer à ce que les générations futures puissent continuer à bénéficier de la pollinisation de manière naturelle. Nous espérons que nos collègues apiculteurs, malheureusement tous les experts en Varroas, transmettront également notre enthousiasme.
Nous vous invitons à visiter notre site Web pour en savoir plus sur nous, sur le Varroa, sur la résistance à Varroa ainsi que sur nos projets.
Évidemment, nous ne pouvons pas faire cela tout seul. Nous vous invitons donc à devenir donateur de notre fondation et ainsi à nous rejoindre dans notre effort à récupérer la santé de nos abeilles.
L’Agriculture et la pollinisation par les abeilles
Beaucoup d’entre nous aiment utiliser le miel dans le cadre de leur alimentation. Mis à part son goût particulier, le miel est considéré comme un édulcorant sain car il contient certains éléments complémentaires, vitamines et protéines. Dans le futur, il serait essentiel d’encore pouvoir disposer d’assez abeilles afin de collecter et produire ce « liquide doré ».
Mais plus important que la récolte du miel, la tâche de pollinisation des plantes, parmi lesquelles nos cultures vivrières, est la plus critique. Sans le transfert du pollen d’une fleur à l’autre fleur – pas de fruits – pas de graines – pas de nourriture.
Un tiers de la production alimentaire mondiale est tributaire de la pollinisation. La grande majorité, 80 à 90 % de cette pollinisation se fait par les abeilles. La pollinisation par les abeilles augmente la taille, la qualité ainsi que la quantité des récoltes.
Pollinisation d’un champs de colza (Merit de Jong)
En général, la production alimentaire s’accroît avec la population mondiale toujours croissante. La dépendance en pollinisation par les abeilles augmente au rythme croissant des cultures dépendantes de cette pollinisation, notamment avec la croissance globale de la consommation en fruits frais et en légumes.
Cette production progresse plus rapidement que le nombre de ruches : au cours des 50 dernières années, l’augmentation des besoins en pollinisation a augmenté de 100 %, alors que le nombre de colonies d’abeilles disponibles a augmenté de seulement de 50 % dans l’UE, ou a même décliné aux États-Unis. Les Etats-Unis ont dû importer un nombre élevé de colonies en provenance d’Australie pour satisfaire la demande. Si nous ne parvenons pas à arrêter la tendance à la hausse des pertes d’abeilles, la pollinisation et donc l’approvisionnement alimentaire peuvent être menacés.
Sale temps pour les Abeilles !
L’abeille a été, et est présente dans les journaux presque toutes les semaines. L’augmentation de la mortalité des colonies attire l’attention des gouvernements, des entreprises et du public en général. Plusieurs causes contribuent aux pertes.
La réduction de la biodiversité, en particulier dans les zones agricoles, force les apiculteurs à transporter et abriter leurs ruches dans des zones où une alimentation plus variée est possible. En zones de monoculture, les abeilles ne disposent pas d’une période assez longue pour récolter le pollen (source de protéines). De même, une seule source de pollen n’est pas suffisante pour élever les jeunes abeilles. Les carences peuvent ainsi être la cause de maladies comme la nosémose (champignon) et la loque (bactérie). De plus en plus de recherches montrent les effets bénéfiques d’une agriculture plus variée et plusieurs initiatives sont actuellement en cours pour essayer de retrouver une partie du territoire perdu.
La culture du maïs (Merit de Jong)
L’utilisation des pesticides est considérée en général comme essentielle pour la sécurité alimentaire d’une population sens cesse croissante et de ses besoins en nourriture abordable. Les abeilles et les apiculteurs ont une relation longue et complexe avec l’usage des pesticides. La plupart des apiculteurs admettent la nécessité de l’utilisation des pesticides par le secteur agricole et soutiennent même le secteur agricole grâce aux abeilles pour polliniser les cultures. Malheureusement les apiculteurs peuvent être aussi confrontés à une utilisation inappropriée de pesticides avec pour conséquence une mortalité des colonies. En particulier, l’utilisation des pesticides « modernes » comme les néonicotinoïdes est largement débattue au sein du public, du monde scientifique et politique. La fondation Arista Bee Research n’a pas de connaissance spécifique ou d’expertise dans ce domaine et laissera ce sujet dans les mains d’autres universités, instituts et autorités.
Outre les questions de biodiversité et les effets éventuels de certains pesticides, les abeilles souffrent de plusieurs maladies. La plus dommageable est causée par un acarien, Varroa destructor, et est considérée comme la cause la plus importante des mortalités hivernales. Les colonies non traitées s’effondrent souvent endéans les deux ans à cause de la croissance rapide de la population de varroas.
Le varroa a été découvert en Asie du sud-est dans les colonies d’abeilles européennes en 1904, mais est maintenant présent sur tous les continents, sauf l’Australie. Dans les années 80, l’acarien s’est rapidement propagé en Europe, aux Etats-Unis et en Amérique du Sud.
Varroa et abeilles sortant d’une cellule (Gilles San Martin)
L’abeille européenne n’est pas (encore) en mesure de faire face à cet acarien car celui-ci est le parasite naturel d’une autre espèce d’abeille, Apis cerana. L’acarien affaiblit directement l’abeille en suçant son hémolymphe (=le sang des insectes), mais il lui cause aussi de graves dommages en propageant des virus et des bactéries.
L’acarien Varroa destructor semble de plus en plus difficile à contrôler ; plusieurs traitements sont nécessaires par an, ce qui est plus que par le passé, et les traitements deviennent moins efficaces (les acariens développent une résistance). Les traitements affectent également l’abeille elle-même, ce qui contribue négativement à l’état de santé des colonies.
Ceci nous mène à la question « que pouvons-nous faire??? »
Une résistance naturelle à Varroa
Il a été démontré qu’une solution naturelle est possible : des abeilles non traitées dans les milieux tropicaux développent certains niveaux de résistance à Varroa. En raison de la lourde pression de sélection (pas de traitements par les apiculteurs, donc beaucoup de varroas), combinée à un climat favorable pour les abeilles, un certain pourcentage des colonies survivent au moins assez longtemps que pour assurer une descendance (essaimage, nouvelles colonies). Ces colonies ont hérité d’une ou de plusieurs caractéristiques qui les aident à garder l’infestation sous contrôle.
De même, certains instituts ont sélectionné des colonies qui possèdent ces caractéristiques favorables et qui peuvent mieux contrôler le nombre de varroas dans la ruche. Les meilleurs résultats jusqu’à présent sont obtenus en sélectionnant des abeilles possédant le comportement VSH (=varroa sensitive hygiène): ces abeilles peuvent détecter les varroas dans le couvain et enlever ce couvain infesté afin que le varroa ne puisse pas se reproduire et se multiplier.
Recherche VSH à Baton Rouge – Bob Danka (Ralph Büchler, ABR)
En se basant sur ces observations, nous avons conclu qu’il est possible d’obtenir une résistance naturelle chez les abeilles en sélectionnant ce comportement VSH. La base génétique de ces colonies VSH est encore très étroite car la sélection s’est focalisée sur cette caractéristique VSH uniquement, et aucun moyen n’a encore été déployé afin d’intégrer cette caractéristique à une large base des populations d’abeilles.
Programme de recherche, d’élevage et de sélection
C’est ce comportement VSH que nous utiliserons afin d’élever et de sélectionner des abeilles résistantes à Varroa. Le comportement VSH devra être dispersé dans une grande partie de la population d’abeille car il est important de conserver la diversité génétique et d’éviter les effets de consanguinité. Nous utiliserons les races et des souches d’abeilles qui sont bien adaptées à nos climats (non tropicaux) et qui ont des caractéristiques appréciées comme la douceur, une tendance à l’essaimage normale, une bonne récolte en miel et plusieurs autres caractéristiques favorables à l’apiculture.
Pour cela, un programme d’élevage et de sélection est nécessaire. Un tel programme sera facilité par une intense coopération entre universités, instituts, apiculteurs et groupes d’élevage. En ce moment, aucun programme d’élevage professionnel n’existe.
Afin d’améliorer les chances de succès d’un tel programme d’élevage, plus de connaissances sont requises en termes de techniques et de méthodes utilisées. Au sein du programme, cinq projets sont définis. Ces cinq pierres angulaires du projet se focalisent sur (1) la mesure efficace des niveaux d’infestation du Varroa, (2) la mesure directe de la présence des gènes du comportement VSH par l’utilisation de tests génétiques, (3) l’amélioration de la congélation du sperme et des œufs, (4) une amélioration de la gestion des colonies et des traitements et (5) la recherche de caractéristiques de résistance à Varroa supplémentaires.
La fondation Arista Bee Research
La fondation Arista Bee Research est créée afin d’élever une abeille plus saine et résistante à Varroa, en collaboration avec les apiculteurs, les instituts, les universités et les autres parties prenantes. La fondation organise, participe et collabore à un programme d’élevage de résistance à Varroa avec les universités et les instituts en pointe dans ce domaine.